Zhao Jinxin répondit avec un sourire
aux lèvres :
- Pas de problème.
Maintenant, il était très excité, si
excité qu’il peinait à dissimuler cette excitation sous un air impassible.
L’expression de son visage était semblable à celle d’une personne ayant découvert un luxueux coffre à trésors d’une valeur inestimable et, qui avant de l’ouvrir, avait compté jusqu’à mille en anticipant son contenu. Cependant, une fois le coffre ouvert, la personne s’était aperçue qu’il renfermait quelque chose de bien plus extraordinaire que ce qu’elle avait imaginé.
Zhao Jinxin jubilait tout simplement face à l’attrait que dégageait le physique de cet étrange homme. Sans même s’en rendre compte et en à peine dix petites secondes, ce dernier lui avait offert le plus exaltant des fantasmes.
Zhao Jinxin était un sacré don Juan aux centres d’intérêt multiples et diversifiés que beaucoup critiquaient parce qu’il préférait les hommes plus âgés aux hommes plus jeunes. Mais pour Zhao Jinxin, des gens jeunes et beaux étaient si communs qu’il en était venu à s’en lasser. À l’inverse, les hommes âgés ressemblaient à du bon cru après des années de macération et d’épuration. Blasés par les changements qui s’opéraient dans le monde, ils possédaient un charme suranné et un style beaucoup plus décontracté que la jeune génération. Chaque sourire qu’ils esquissaient exsudait une stabilité et une assurance issues de leurs vécus. Grâce à leurs nombreuses expériences, ils étaient capables de supporter les pires sévices du temps sans se plaindre.
Eh oui, pour Zhao Jinxin, il n’y avait rien de tel que des hommes âgés pourvus d’une belle apparence comme cet homme qu’il venait de rencontrer pour démontrer la valeur de ces trésors cachés.
Après s’être assis, Li Shuo s’aperçut
que le jeune homme le dévisageait toujours avec des yeux quelque peu
concupiscents. Cela ne le dérangea pas plus que ça, car il y a longtemps qu’il
s’était déjà habitué à ce genre de regard. Étant quelqu’un de sensible à la
base, il avait conscience de l’attrait qu’il exerçait sur la multitude.
Zhao Jinxin s’avança et avec un
sourire aux lèvres, tendit le bras vers Li Shuo.
- Salut, je m’appelle Zhao Jinxin, les caractères sont ceux de « splendide », « travailleur » et « dur ».
Li Shuo leva la main et serra la
sienne.
- Salut, Li Shuo. Li pour « aurore » et Shuo pour « lune ».
Zhao Jinsxin secoua légèrement la main de Li Shuo. Puis il posa ses affaires dans le compartiment à bagage et s’assit confortablement près de Li Shuo.
Li Shuo ne pouvait s’empêcher de se sentir
un petit peu heureux. Ce n’était pas tous les jours qu’il avait l’opportunité
de s’assoir en charmante compagnie durant un vol. Il avait pris l’avion un
millier de fois déjà, mais c’était la première fois qu’une telle chance
s’offrait à lui. Une belle coïncidence pouvait nous détendre quand on prenait
des vols long-courriers.
Zhao Jinxin esquissa un sourire et
s’enquit :
- Allez-vous aux États-Unis pour le
travail ?
- Non. J’y retourne pour voir mes
parents.
- Vous vivez à New York ?
- Autrefois. Maintenant, je vis en
Chine, mais mes parents vivent toujours à New York, répondit Li Shuo. Et vous ?
- Mes parents vivent aussi à New York.
Moi, je cours ici et là pour le travail, rétorqua Zhao Jinxin.
Il fixait Li Shuo de ses yeux
brillants à peine levés et aucun mot ne pouvait décrire à quel point ses pupilles
qui bougeaient avec finesse étaient magnétiques.
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