Avant
l’inauguration de l’Unité Anti-armes au sein de la Division de la Sécurité Communautaire,
les enquêtes sur les armes à feu étaient supervisées par l’unité 4
spécialisée dans les syndicats du crime. Cependant, parce que les attaques à main
armée augmentaient régulièrement à l’inverse des saisies d’armes, qui quant à
elles décroissaient, la Police Métropolitaine avait fini par abandonner les
méthodes d’enquêtes conventionnelles. Les jugeant insuffisantes et rétrogrades,
elle avait donc mis en place un plan de renseignements secrets qu’elle avait
nommé : opération S.
Les
enquêteurs gagnaient désormais la confiance de qui avait une belle position
dans les organisations du crime et lui soutiraient des informations sur les
trafiquants d’armes. Celui-ci était appelé un S ou un espion. On aurait dit une
chose irréelle, comme un scénario de film hollywoodien, excepté que tout ceci
était bien réel. La Police Métropolitaine de même que le LCO se servaient de
ces informateurs S pour glaner des informations à travers toute la ville sur la
pègre et son fonctionnement.
Cependant,
cela n’était pas une tâche facile, loin de là. Avant tout, il fallait trouver
quelqu’un acceptant de collaborer en tant qu’S. Cela était très difficile, car les
enquêteurs devaient construire une solide relation de confiance avec les
personnes impliquées dans les organisations du crime. Ils devaient ensuite
coopérer avec celles qu’ils étaient le plus amènes d’utiliser, celles-ci étant
souvent beaucoup plus que de simples criminelles. Alors pour qui avait un fort principe
de morale et de justice comme un policier, par exemple, cet exercice s’avérait
être une expérience psychologique très éprouvante.
Par ailleurs,
même si l’on avait réussi à dénicher quelqu’un à utiliser comme un S, le danger
qu’il lui arrive malheur si son identité était révélée n’était pas à négliger.
De plus, rencontrer régulièrement son S signifiait qu’il y aurait forcement des
situations où l’on ne pourra pas éviter de se salir les mains. La charge
émotionnelle était très forte pour l’enquêteur. Elle demandait d’énormes risques
personnels.
- As-tu trouvé
plus ? demanda Shiiba qui revint au sujet principal.
Andou grimaça.
- Il n’y a
aucun doute. C’est un trafiquant. J’ai vérifié ses comptes et lorsque je lui ai
montré le fric, il a tout gobé.
Andou avait
fait la connaissance d’un résident chinois par le biais de ses relations
d’affaires. L’homme avait une compagnie de transit dans la capitale et il
s’appelait Ying Fa Lin. Lorsque dans un bar, Andou lui avait parlé de la petite
boutique d’arme qu’il avait à Ikebukuro, le Chinois s’était montré très
intéressé. La boutique d’arme d’Andou était plutôt petite et il avait laissé sa
gestion à quelqu’un d’autre. Cependant, elle était devenue un excellent moyen de
soutirer des informations à une cible.
Andou et le
Chinois s’étaient rencontrés à maintes reprises, déjà. Le Chinois était même venu
voir la boutique et il avait demandé à Andou s’il ne voulait pas voir de vraies
armes.
- Tu n’as pas
accepté, j’espère ? s’inquiéta Shiiba.
Andou répondit
immédiatement :
- Bien sûr que
non !
En principe, ce
n’était pas un crime en lui-même si l’informateur et l’enquêteur provoquaient
un délit. Les stupéfiants étaient du ressort des agents d’exécutions antidrogue
du Ministère de la Santé, du Travail et du Bien Être, tandis que la
prolifération des armes à feu était l’apanage de la police et des gardes de
côtes. Cependant, les négociations qui conduisaient à des arrestations dans
lesquelles l’informateur avait incité ou provoqué un délit causaient toujours
de gros problèmes lors de l’appréhension du criminel. Surtout dans les cas de
ventes d’armes où les restrictions étaient particulièrement sévères. C’est
pourquoi les investigations dans le milieu de la pègre étaient souvent très
réduites.
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