Quand ils furent seuls, Shiiba posa sa cigarette et s’excusa.
Andou secoua
la tête. Il était le seul à savoir que Shiiba était un enquêteur. Il avait
expliqué que Shiiba était un journaliste indépendant qui l’avait aidé par le
passé au reste de sa famille et à Nishi. Shiiba aussi avait gardé ce
mensonge. Lorsqu’on l’interrogeait, il disait qu’il écrivait des articles sur
les bains publics et les compagnies de la pègre. Ainsi il ne paraissait pas
suspect quand il avait des informations intéressantes.
Parfois, les
gens demandaient à voir ses articles. Dans ces moments là, il donnait le nom
d’un ancien camarade de classe qui écrivait maintenant des romans. Shiiba leur
disait qu’il était son écrivain fantôme et qu’ils devaient lire ses livres. Si
jamais l’ami en question venait à le savoir, il serait sûrement vert de rage.
Andou, lui,
savait que si l’on apprenait sa collaboration avec un enquêteur, cela sonnerait
le glas de sa vie dans le milieu de la pègre. Il avait conscience qu’un petit
trou pouvait facilement s’agrandir et qu’on n’était jamais assez prudent. C’est
pourquoi il était allé jusqu’à dissimuler la vérité à Nishi en qui il avait une
confiance aveugle.
Quand on
traversait un pont aussi dangereux, l’on n’avait pas le temps de culpabiliser. Obtenir
des informations de son S était le travail de Shiiba. Un travail dans lequel le
sentimentalisme n’avait pas sa place. Pour Shiiba, déterrer les armes mortelles
cachées dans la ville était le plus important et sa source de motivation.
Dans le LCO 5
de la Police Métropolitaine, Shiiba appartenait au département spécialisé dans
les armes. Son devoir actuel était donc de récolter des informations sur leur
trafic.
Le LCO 5
comprenait les Unités d’Enquête sur les Armes à Feu et celle sur les Stupéfiants.
L’unité centrée sur la simple prolifération des armes à feu avait été divisée
en deux groupes : l’Équipe des Incidents et celui des Renseignements. Shiiba
avait été assigné à l’équipe des renseignements. Par conséquent, il n’était pas
au-devant des opérations. Il s’occupait plutôt de recueillir des informations auprès
des personnes qui voulaient bien coopérer.
La collecte
d’informations était une existence de l’ombre. Si un enquêteur réussissait à
confirmer la localisation d’armes cachées, il les transmettait à l’Équipe d’Incidents.
Il ne participait même pas à la séance d’interrogatoire du prétendu suspect.
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