Dans sa vie précédente, Shen Yuan avait grandi dans l’aisance
et il était en quelque sorte le modeste exemple de ce qu’on pourrait appeler,
un gosse de riche de la seconde génération. Ses deux frères aînés étaient
destinés à hériter l’entreprise familiale et il s’était occupé de sa petite
sœur. La famille entière était très proche.
Il avait su très tôt
qu’il ne quémanderait jamais de quoi se nourrir de toute sa vie, même s’il ne
faisait rien de ses dix doigts. Peut-être était-ce à cause de cette éducation
insouciante, sans compétition ni pression, qu’il en était venu à croire que se
classer dans les dix premiers d’une compétition était suffisant, du moment qu’il
y avait plus de dix participants.
Ainsi, il n’avait jamais vraiment compris à quoi pouvaient
bien penser les personnes foncièrement méchantes comme Qingqiu alors qu’elles creusaient
leur propre tombe.
Le Shen Qingqiu original était un cultivateur chevronné capable
de prouver ses expériences et restreindre ses fausses apparences. Il n’avait
besoin ni de standing ni de réputation. En outre, avec le soutien de la plus
grande secte du monde, il n’aurait jamais eu besoin d’argent non plus.
Alors pourquoi n’avait-il donc pas eu en lui la moindre trace
de l’équilibre que l’on attendait d’un immortel ? Pourquoi devait-il se comporter comme l’une
de ces concubines pleines d’amertume qui s’ennuyaient à mourir dans la
complexité de leur cour ?
Pourquoi devait-il être si incapable de tolérer la conduite du protagoniste, aussi
inoffensive fût-elle ? Et
pourquoi donc devait-il passer le plus clair de son temps à lui inventer de
nouveaux tourments, allant même jusqu’à demander à d’autres de le faire à sa place ?
Même si Luo Binghe était doté d’un talent céleste, et même si
son aptitude était exceptionnelle au point qu’on pouvait en quelque sorte
qualifier cela de tricherie… toujours est-il qu’il n’y avait pas besoin de l’envier
à l’extrême ; si ?
Cela dit, il faut avouer que la faute n’incombait pas vraiment
à Shen Qingqiu, mais plutôt à l’auteur. Ce genre de méchant était dans chaque
chapitre du roman, le nombre était impressionnant, aussi légion que des carpes
dans une rivière. Seulement, le personnage de Shen Qingqiu avait été particulièrement
détaillé et particulièrement corrompu.
Mais que pouvait-on y faire lorsque le boss ultime de ce bouquin
était le protagoniste lui-même ?
Une luciole aura beau luire, jamais elle ne pourra éclipser le soleil et la
lune ! Ainsi
allait-il de même pour Shen Quigqiu. Il avait beau être cruel, en fin de
compte, sa cruauté avait été écrabouillée par celle de Luo Binghe une fois en mode
sombre.
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fait référence aux cours compliquées des riches familles de la Chine ancienne. Généralement, une fois qu'une concubine entrait dans une famille, une zone de la cour lui était attribuée et elle ne pouvait pas la quitter, ce qui pouvait provoquer en elle de l'amertume et le sentiment d'être en cage.
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