Li Shuo
plissa les yeux et darda sur Zhao Jinxin un regard torve. Certes, il était
quelqu’un de gentil et d’indulgent, mais cela ne signifiait en aucun cas qu’il
n’avait pas de caractère.
Zhao
Jinxin soupira. Ses épaules s’affaissèrent et il recula.
- Je suis
déçu, dit-il d’un air tristounet. Je crois que je suis tombé amoureux de vous
au premier regard.
Ce genre
de propos n’était pas à prendre au sérieux, pensa Li Shuo. Sa dextre contourna
Zhao Jinxin, ouvrit la porte et le poussa à l’extérieur. Puis, il sortit à son
tour.
Le steward
qui poussait le chariot s’arrêta près des toilettes et les regarda d’un air ahuri.
Un
sourire se figea alors sur les lèvres de Li Shuo. Il bredouilla quelques
excuses, arrangea son tee-shirt et tourna les talons pour regagner son siège.
Zhao
Jinxin s’assit après lui, imperturbable et serein. Comme si de rien n’était, il
demanda tranquillement un verre d’eau au steward.
L’espace
d’un instant, Li Shuo songea à changer de place. Cependant, s’il le faisait,
cela porterait à croire qu’il était intimidé. Il se ravisa donc à la dernière
minute.
Zhao
Jinxin se terra longtemps dans le silence avant qu’il lâche avec une pointe de
regret dans la voix :
- J’aurais
dû vous demander votre numéro de téléphone d’abord. Il n’est pas trop tard,
n’est-ce pas ? Pour me
le donner, je veux dire.
- Si.
Li Shuo
rejeta sa requête d’une voix sans appel et sur un ton rageur.
Zhao
Jinxin lui octroya un regard en coin, ses yeux souriant avec tendresse, mais son
expression faciale revêtant une sorte d’innocence.
- Vous êtes
vraiment en colère. Je ne faisais que vous taquiner, pourtant. Pour un adulte, vous
êtes plutôt coincé comme type.
Li Shuo fut
tellement outré du culot et de l’effronterie de Zhao Jinxi qu’il en resta
bouche bée. Sortant le bandeau de la poche du dossier devant lui, il le plaça
sur ses yeux. Il attrapa ensuite sa couverture et se couvrit avec l’intention
de dormir jusqu’à sa destination.
Zhao
Jinxin scruta son beau profil en toute liberté. Le sourire sur son visage n’avait
guère changé, mais dans ses yeux, s’allumait déjà les flammes de la chasse.
Le loup était
prêt à conquérir sa proie.
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