Le Gagnant Prend Tout : chapitre 4

Soudain, une femme d’un certain âge s’approcha. Elle s’arrêta près de Zhao Jinxin et d’un air circonspect, elle lui demanda :

-       Ne seriez-vous pas assis à la mauvaise place, monsieur?

-       Excusez-moi, répondit Zhao Jinxin dans un charmant sourire en la regardant. En effet, c’est votre siège.

Il pointa Li Shuo et renchérit :

-       Je suis tombé sur mon ami aussitôt monté à bord. Pouvons-nous échanger nos places? Cela ne vous dérange pas?

Les pupilles de la femme se dilatèrent légèrement lorsqu’elle vrilla son regard dans celui de Zhao Jinxin. Troublée par la beauté de ses yeux, elle s’empressa de regarder ailleurs en acquiesçant :

-       Bien sûr, sans problème.

Puis elle s’éloigna, les joues rubescentes.

Après le départ de la femme, Zhao Jinxin tourna son visage détendu vers Li Shuo. Ce dernier arqua le sourcil. Ensuite, devant l’attention plutôt sincère que venait de lui témoigner Zhao Jinxin, ses lèvres s’étirèrent et il appela l’hôtesse.                                 

-       Pourrai-je avoir un verre de soda? Monsieur Zhao, voulez-vous boire quelque chose?

-       La même chose que vous.

Zhao Jinxin n’octroya aucun regard à l’hôtesse qui attendait sa commande quand il répondit, car ses yeux continuaient de fixer Li Shuo et sa bouche d’esquisser l’ombre de ce sourire qui masquait à peine ses pensées.

Li Shuo laissa entendre un petit rire.

-       Monsieur Zhao si vous me regardez de la sorte, je risque de me méprendre.

Zhao Jinxin haussa l’épaule avec une certaine nonchalance

-       Vous ne vous méprenez pas. Vous m’intéressez vraiment.

Il marqua une courte pause avant de reprendre.

-       Je n’aime pas tourner autour du pot, perdre mon temps et celui des autres. J’espère ne pas vous avoir effrayé.

-       Je suis flatté, répliqua Li Shuo, le ton sincère. Mais j’ai déjà un petit ami.

Zhao Jinxin lâcha un petit «oh, quel dommage!» sans que le timbre de sa voix trahisse pour autant un quelconque regret.

Il attrapa le soda que tendit l’hôtesse et le donna lui-même à Li Shuo.

Li Shuo fit tournoyer délicatement le contenu du lourd verre en cristal et le leva pour porter un toast à Zhao Jinxin.

-       Bonne chance.

-       Bonne chance.

Les deux hommes burent une gorgée. Puis, sans plus mentionner le sujet, Zhao Jinxin se mit à questionner Li Shuo sur son travail. Ils parlèrent ensuite du prix de l’or, du cours des échanges et de l’indice du Nasdaq.

L’avion décolla sans qu’ils le remarquent. Leur conversation n’avait rien de particulier, mais elle était suffisante pour qu’ils oublient pendant quelques instants qu’ils étaient à bord d’un avion et que celui-ci prenait de l’altitude.

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