KinnPorsche: Chapitre 0 : Le Pire des Debuts (3)

Aussitôt que j’entendis le montant de la somme que ce mec comptait me verser, je posai mon sac à dos sur le champ, formai mes poings et craquai mes articulations. Puis je procédai à quelques petits étirements, en m’attardant particulièrement sur mes vertèbres cervicales et mes trapèzes que je trouvais un peu tendus.

Cinquante mille. Je n’en revenais pas. Cette somme était largement suffisante pour solder les frais de scolarité de mon petit frère. Alors, évidemment que j’allais aider ce mec!

- Marché conclu. Si tu reviens sur ta parole, je te bute, dis-je.

Je vis un des gangsters ramasser un bâton et essayer de me frapper à la tête. Hélas pour lui, j’avais de meilleurs réflexes que sa bande et lui réunis. J’esquivai sa frappe avec une belle agilité. Ensuite, la semelle de ma chaussure épousa sa mâchoire — la gauche ou la droite, je ne me souvins plus — et puis, qu’importe, puisque je réussis à l’écarter du chemin en le mettant au tapis d’un seul coup de pied.

Un de moins.

Un autre fonça sur moi. Cependant, mes jambes furent assez rapides pour que je lui balance un coup de pied dans le ventre en sautant.

Le reste du gang suivit par la suite, mais aucun ne parvint à mettre la main sur le mec.

Étant un champion des arts martiaux depuis le lycée, j’avais déjà envoyé au tapis pas mal de gens. J’utilisai donc tout mon talent, toutes mes compétences pour protéger cette seule personne qui se trouvait derrière moi.

Et, puisque les truands ne pouvaient pas l’atteindre, je devins maintenant leur cible. Un à un, ils se relayèrent pour me donner des coups de poing. Certains touchèrent ma mâchoire et je souris au goût acidulé du sang sur mes lèvres.

- Ça ne suffira pas à me faire tomber, bande d’enfoirés!

Je contre-attaquai.

Il plut coup de poing sur coup de poing et coups de pied sur coups de pied. Quand enfin, tous les gangsters gémirent et tombèrent au sol, je soulevai mon sac à dos et attrapai le mec ensanglanté qui était assis près de la poubelle en se tenant le ventre. Je le tirai par la main et je courus vers ma moto. Je regardai en arrière et je vis les gangsters s’élancer à nos trousses.

- Où va-t-on? me demanda le mec qui tenait toujours son ventre.

- Je ne sais pas, répondis-je en prenant ses mains pour enlacer ma taille alors qu’il regardait derrière lui les abrutis qui couraient dans notre direction.

Je m’assurai que sa prise était bien ferme. Je ne pouvais pas me permettre de le laisser tomber avant qu’il m’ait payé mon dû.

Rapidement, je démarrai le moteur et je roulai à plein régime. Je regardai en arrière et je vis que quelques-uns nous poursuivaient toujours. Cependant, je réussis à les semer en bifurquant dans la route principale. J’accélérai sans me retourner, car ils seraient capables de monter dans une voiture et de nous poursuivre si je n’allais pas aussi vite et loin.

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