KinnPorsche : Chapitre 0: Le pire des Débuts (2)

Le gangster qui avait crié se précipita pour tirer le mec qui me demandait de l’aide par le col de sa chemise.

Je regardai à nouveau le pauvre mec. Il souffrait. Mon cœur se serra et je décidai de l’attirer près de moi.

- Vas-y mollo, mon frère, dis-je calmement et avec une politesse calculée au gangster, car la moustache qui couvrait sa bouche m’informait qu’il était bien plus âgé que moi.

Pourquoi intimidaient-ils un gamin? me demandai-je avant de scruter du coin de l’œil le mec que j’avais pris en pitié et dont je tenais le bras. "Nous avons quasiment le même âge", constatai-je mentalement. De plus, les vêtements de marque qu’il portait m’indiquaient qu’il était plutôt plein aux as. Une brillante idée me vint alors à l’esprit et je l’arrachai totalement des mains du moustachu pour le cacher derrière moi. Puis je les fixai. Ses camarades et lui se rassemblaient devant moi en me regardant avec un air qui n’augurait rien de bon.

- Ne te mêle pas de nos affaires. Donne-nous ce gosse ou tu subiras le même sort que lui.

Je répliquai après une petite réflexion :

- Et si aucune des deux propositions ne m’emballe?

 - Je t’ai dit de le lâcher!cria alors le moustachu.

Son impatience qui s’ajoutait à l’air menaçant de son visage me rappela qu’effectivement cette affaire ne me concernait pas et que j’avais encore un petit frère qui m’attendait à la maison. Sur le coup, je ne sus que lui répondre et mes lèvres restèrent cousues. Je ne sus non plus trop quoi faire. Pendant que j’hésitais entre livrer aux gangsters ce qu’ils voulaient et m’interposer plus fermement au risque de me blesser, le visage ensanglanté du pauvre mec quand ils lui pétaient la gueule me frappa l’esprit.

OK. J’admets que j’avais été insensible durant toute la durée de son agression, que j’avais été un beau salaud pour ne pas l’avoir secouru dès le départ. Mais comme je l’avais mentionné plutôt, je n’étais pas du genre à aider n’importe qui, à moins d’y gagner au change.

- Aide-moi et je te donnerai une coquette somme en retour, murmura le mec tout près de mon oreille et je pouffai.

 Je ne pus m’en empêcher. Ce petit rire moqueur fut plus fort que moi. Non, mais, ce mec croyait vraiment que l’argent était la solution miracle à tout problème, qu’il pouvait tout acheter avec du fric. Quel drôle de type! Comment osait-il m’amadouer avec de l’argent?

 - Combien? demandai-je.

Parce que vous savez, enfin de compte, bien sûr que l’argent pouvait m’acheter à un moment où j’en avais le plus besoin!

- Cinquante mille. Ça te va? 

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