La première année de ce trio fut nommée, Ji Ba Yuan Nian, entendez,
la Première Année du Cessez-le-Feu — mais pourquoi fallait-il que cela sonne
comme l’Année de la Bite et des boules ?
La deuxième année fut nommée la Deuxième Année de la Bite.
Vint ensuite, la Troisième Année de la Bite.
Il y avait ceux qui rouspétaient derrière des portes fermées
en disant : « C’est ridicule. Pourquoi ne pas y
aller à fond et l’appeler “l’âge de la Bite” tant qu’on y est ? Ainsi,
quand on voudra demander l’âge d’un homme, il suffira de lui demander le
millésime de sa bite ! Un homme de cent ans pourrait
simplement s’appeler “bite centenaire” ! »
Après trois longues et pénibles années de calvaire, le temps était
enfin venu de remplacer le titre du règne « Ji Ba:
Cessez-le-Feu ». Le monde attendit anxieusement de voir ce
que Sa Majesté Impériale l’empereur proposerait pour ce quatrième tour.
Cependant, à cette époque, Mo Ran avait déjà perdu tout
intérêt pour ces questions, car ce fut cette année-là que l’agitation qui
couvait dans tout le royaume atteignit finalement son point culminant.
Après avoir subi la tyrannie de Mo Ran pendant près d’une
décennie, les personnes vertueuses, les héros et les justiciers s’étaient
finalement rassemblés pour former une armée forte de plusieurs millions
d’hommes. Puis celle-ci s’était liguée contre l’empereur Mo Weiyu.
Le monde de la culture n’avait pas besoin d’un empereur,
encore moins d’un tyran comme lui.
Après des mois de combats sanglants, l’armée arriva enfin au
pied du Pic Sisheng qui se situait dans la région du Sichuan, un lieu de
falaises escarpées et périlleuses, enveloppé tout au long de l’année par des
nuages sphériques et des bancs de brouillard épais.
Le grand et majestueux palais de Mo Ran se trouvait à la
pointe du pic.
Maintenant, il était trop tard pour que l’armée opère un demi-tour,
son objectif de renverser le tyran n’étant plus qu’à un seul coup. Cependant,
cette dernière ligne droite était aussi la plus perfide.
En effet, bien que la lueur de la victoire fût devant leurs
yeux, l’unité jusque-là inébranlable des membres de l’alliance, fondée sur leur
volonté commune de combattre tous ensemble Mo Ran, commença à se briser. Tous ces
prétendus justiciers, défenseurs de la veuve et de l’orphelin, étaient
conscients qu’une fois l’ancien régime renversé, un nouvel ordre devrait être
établi. Personne ne voulait donc dépenser toute son énergie dans cette ultime
ligne droite. Ainsi, aucun ne se porta volontaire pour mener l’assaut final et conduire
l’armée au sommet de la montagne.
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